Voyage de découverte - décembre 2013
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-Remerciements
Écrit pour l’ASBL BKC
Après mon premier voyage au Burkina Faso en décembre 2013 avec BKC, j’ai eu envie d’aider davantage cette ASBL pour qu’elle puisse aider, à son tour, la population burkinabé.
Ce qui suit a été écrit d’une traite sous le coup de l’impulsion. Peut-être sera-t-il incompréhensible à certains moments. Je m’en excuse.
Ce voyage a été une expérience et une aventure unique. Jamais je n’avais encore exploré autant de sentiments. Ce pays et cette culture nous remettent en question en tant qu’être humain et nous incitent à nous redécouvrir sous une nouvelle forme. Une forme de nous plus vulnérable, plus sensible. Cette expédition nous ouvre sur le monde mais avant tout sur nous-même. Toutes les rencontres nous nourrissent d’une nouvelle sensation intérieure, d’un nouveau sentiment. De véritables tornades d’émotions nous bousculent à tout moment de la journée. Mais le plus dur, c’est de se retrouver seul. Seul face à soi-même. Voyez, nous avons tous tendance à fermer les yeux sur ce qui nous dérange, sur ce qui nous gêne.
Mais seul, seul avec nous-même, nous n’avons plus choix, nous devons franchir ce pas, surmonter cette lourde épreuve. Nous nous devons d’analyser ces sentiments nouveaux qui nous habitent. Oui, nous découvrons ce qui nous dérange, ce qui nous gêne : nous-même. Nous fermons les yeux sur notre propre personne. En effet, au fond, nous nous sentons sales. Sales, écœurés. Nous n’avons pas le droit de vivre notre quotidien de riche Européen en fermant les yeux sur le reste du monde qui hurle de souffrance derrière un sourire aimable. En creusant au fond de nous-mêmes, nous comprenons que cette tornade d’émotions est le véritable affluent de la vie. L’endroit où le déclic se fait, où nous grandissons enfin. Où notre âme grandit. Et enfin, enfin nous constatons que cette tornade de sentiments n’en contient en fait qu’un seul. Mais quel-est-t-il ? Comment se nomme-t-il ? Que suis-je vraiment en train de ressentir ? Est-ce de la joie ? De la pitié peut-être ? Aucune idée.
Encore aujourd’hui, je serais incapable de vous nommer exactement ce sentiment. Je pense avant tout qu’il est inconnu pour tout Européen. J’aurais tendance à dire que c’est une soupe de culpabilité, de joie, de pitié, d’admiration, de tristesse,… C’est bien connu, l’être humain a horreur de se retrouver face à des situations contradictoires. J’en témoigne.
Mais ; oui, il y a un « mais ». Mais, chaque homme ayant vécu un périple pareil ne peut qu’en redemander. L’homme a soif de découvertes, et ce depuis la nuit des temps. Mais cette soif devrait être celle de découvrir qui nous sommes et non qui sont les autres.
J’aimerais aujourd’hui remercier l’ABSL BKC pour m’avoir permis d’entreprendre une telle aventure. Peu de personnes ont la chance de pouvoir partager cette expérience. Je me suis moi-même trouvée coincée. Coincée par le besoin de me confier à propos de mes ressentis. Mais avec qui ? Qui pourrait m’éclairer ?
Peu importe. La question qui me hante depuis mon retour est la suivante : Un « merci » est-il suffisant pour montrer ma reconnaissance envers les gens qui m’ont offert cette véritable odyssée ? J’ai l’impression qu’un simple « merci » ne traduit pas mon immense gratitude.
Quoi qu’il en soit, je le dis et le redis : MERCI
Merci de m’avoir permis de découvrir ce merveilleux pays qu’est le Burkina Faso.
Merci de m’avoir permis de me redécouvrir.
Merci de m’avoir permis d’éprouver de nouvelles émotions.
Merci de m’avoir permis de vivre dans la peau d’un Burkinabé.
Merci de m’avoir permis de découvrir ce qu’est la vie en brousse.
Merci de m’avoir permis de rencontrer de nouvelles personnes.
Merci de m’avoir permis de m’ouvrir sur le monde.
Merci de m’avoir permis d’apprendre le tricot (réf. mon projet).
Merci de m’avoir permis de découvrir le marché et ses merveilles.
Merci de m’avoir permis de connaître l’Homme.
Merci de m’avoir permis d’apprendre d’une autre culture.
Merci de m’avoir permis de constater que le monde peut être cruel pour certains.
Merci de m’avoir permis de constater que les Burkinabés ont plus à nous apprendre qu’inversement.
Merci de m’avoir permis de remarquer que j’ai énormément de chance.
Merci de m’avoir permis de regarder autrement la société dans laquelle je vis.
Merci de m’avoir permis de vouloir agir contre cette pauvreté.
Merci de m’avoir permis d’avoir plein de raisons de vous dire merci.
Merci d’organiser des voyages faisant mûrir les adolescents que nous sommes.
Merci pour ce voyage..
Merci pour tout…
Mathilde